Des dizaines de migrants haïtiens quittent chaque jour la République dominicaine pour rentrer en Haïti en raison de l’expansion sur le territoire voisin du COVID-19.
En dépit de la fermeture de la frontière entre les deux pays, les gens ne s’arrêtent pas. Ils s’empressent, font la queue devant les portails sans parfois tenir compte des consignes visant à empêcher la contamination et la propagation du virus sur le territoire haïtien où 2 morts et 30 cas sont déjà confirmés par les autorités haïtiennes.Des migrants haïtiens dont des travailleurs agricoles, des ouvriers de la construction, des commerçants, pour ne citer que ceux-là, arrivent en grand nombre chaque jour à la frontière.
Contraints de rester chez elles avec les mesures de confinement et de couvre-feu prises par les autorités dominicaines, ces personnes qui vivent majoritairement du secteur informel font face à d’énormes difficultés pour nourrir leurs familles pendant plusieurs jours entre les quatre murs, temoignent certains d’entre eux.
« C’est une situation très préoccupante, commente Cristiana Luis, une responsable de MUDHA, une organisation dominicaine qui travaille avec les migrants en République dominicaine. D’un côté, la maladie fait peur, car il n’y pas encore de vaccin et nous ne savons pas combien de personnes seront atteintes.
D’un autre côté, nous sommes inquiets pour les ressortissants haïtiens qui vivent sur le territoire dominicain et qui sont grandement affectés par les mesures prises par les autorités pour freiner la propagation de la maladie ».
En effet, le COVID-19 se propage comme une étincelle de poudre en République dominicaine. Le dernier bilan officiel fait état de 118 morts du virus parmi 2 349 cas confirmés. Depuis, un ensemble de mesures de restrictions sont prises par les autorités dominicaines.
Ces mesures, à savoir le confinement et le couvre-feu, ont déjà leur impact économique: chantiers de construction, marchés en pleine rue, hôtels et autres activités qui attirent un attroupement sont temporairement fermés.
Parallèlement, les mesures économiques annoncées par le gouvernement dominicain pour aider la population la plus défavorisée ne sont pas accessibles aux migrants haïtiens.
Ces derniers qui sont en situation irrégulière en territoire voisin, ne remplissent pas les modalités exigées par les autorités concernées. C’est pourquoi, beaucoup préfèrent retourner temporairement dans leur pays.
Au niveau de la frontière entre les deux pays, les gens arrivent par dizaines…, par centaines dans les points officiels et non officiels. Les habitants des communautés frontalières n’ont pas hésité à exprimer leurs angoisses face à ces vagues de retours en provenance du territoire voisin, surtout par rapport aux manquements sanitaires et le manque de vigilance du gouvernement haïtien pour éviter la propagation de la maladie sur le territoire.
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) de son coté dit observer que des efforts ont été faits par les autorités haïtiennes pour prendre la température des gens qui arrivent à la frontière, surtout au niveau des points officiels.
Un centre a été aménagé à Ouanaminthe pour mettre en quarantaine les personnes qui présentent les symptômes du virus. Toutefois, le défi est toujours de taille dans les points non officiels où même un poste de lavage de mains et de prise de température n’est toujours pas effectif.
C’est le cas de Belladère (Centre) où les habitants sont très inquiets par rapport à la propagation du Covid-19 et l’absence des structures de prise en charge. Pourtant, les gens arrivent par centaines dans les points de passage de cette commune frontalière.
« Voulant échapper aux restrictions du couvre-feu, les gens arrivent même le soir. », commente Jean Junior Bertho, responsable communal du GARR à Cornillon.D’autres préoccupations surgissent par rapport au nombre réduit de tests de dépistage effectués au niveau national par les autorités sanitaires haïtiennes depuis l’arrivée de la pandémie.
Or, selon des professionnels de santé avisés, la plupart des gens atteints du virus sont asymptomatiques, c’est-à-dire, visiblement, ils ne présentent aucun symptôme. Pourtant, ces gens sont quand même capables de transmettre la maladie.Face à ces inquiétudes, il est difficile de prévoir des jours meilleurs par rapport à cette pandémie.
« Le moment est grave, des jours plus sombres nous attendent », avait prédit Dr. Marie Gréta Roy Clément, ministre de la Santé publique et de la Population, lors d’une conférence de presse le 30 mars au Centre d’informations permanentes sur le coronavirus (CIPC).
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