L’éditorial du 22 mai «Nous devons donner de la compassion à Haïti, pas aux criminels» était tout à fait correct en appelant l’administration Trump à s’abstenir de déporter le chef de l’escadron de la mort Emmanuel «Toto» Constant en Haïti. Le retour de M. Constant renforcerait les partisans en Haïti de l’organisation paramilitaire brutale qu’il a créée et dirigée dans les années 1990, dont certains sont des figures influentes du régime au pouvoir en Haïti. Son expulsion renverserait les intérêts américains en Haïti en affaiblissant davantage la maîtrise déjà ténue de ce pays sur la démocratie et l’état de droit.
En plus des condamnations antérieures citées dans l’éditorial – pour avoir dirigé un massacre en Haïti et pour fraude hypothécaire et vol à main armée aux États-Unis, M. Constant a été reconnu coupable de torture, de tentative d’exécutions extrajudiciaires et de crimes contre l’humanité dans une décision de 2006: la Cour fédérale des États-Unis du district sud de New York (04 Civ. 10108), et condamné à verser 19 millions de dollars de dommages et intérêts aux trois plaignantes «Jane Doe» qui avaient été violées et mutilées par des membres de son gang paramilitaire. J’ai servi de témoin expert pour les plaignants. Lorsque la nouvelle de ce verdict est parvenue à Haïti, des centaines de femmes également brutalisées par les hommes de main de M. Constant ont défilé dans la capitale haïtienne pour exiger la fin des viols politiques et des violences faites aux femmes.
La déportation de M. Constant en Haïti mettrait encore plus en danger une nouvelle génération de femmes haïtiennes qui prônent la démocratie et la justice.
Source: Washington Post