Port-au-prince Mercredi 29 Avril 2020.(WWW.ZONE509.COM)-Le gouvernement haïtien a menacé mercredi de prendre de force le Village de Dieu, un quartier peuplé de Port-au-Prince contrôlé par des gangs armés, ce qui a provoqué le rejet de groupes de défense des droits humains.
Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a averti, par un communiqué, qu’il “prend acte” de la fin de la période qu’il a donnée aux civils vivant dans le quartier pour l’abandonner avant de lancer l’opération, qui vise à expulser la des bandits armés se réfugient dans la région.
Par conséquent, le ministère de la Justice et de la Sécurité publique attend des citoyens honnêtes qu’ils ne soient plus là. Cela équivaut à dire que la puissance publique peut, à tout moment, intervenir dans ladite ville pour expulser ces personnes énergiques qui ne cessent de faire pleurer les familles haïtiennes “, précise la note.
Vendredi dernier, le ministre de la Justice, Lucmane Delille, a donné 72 heures aux «Citoyens paisibles» pour quitter le Village de Dieu, un quartier dominé par les gangs armés depuis des années.
Cette période s’est terminée lundi après-midi, mais depuis lors, la police n’a pas lancé l’opération promise, bien que des agents aient été postés aux entrées de la zone, l’une des plus dangereuses de Port-au-Prince.
Quelques heures avant l’expiration de l’ultimatum donné au Village de Dieu lundi dernier, plusieurs dizaines de personnes ont quitté le quartier, dont des bandits armés, a déclaré à la redaction de ZONE509 un habitant de la région, qui a demandé l’anonymat.
L’Office de protection des citoyens (OPC), une institution nationale pour la protection des droits de l’homme, a exprimé sa préoccupation après ces déclarations du ministre.
«Aucune solution alternative ou de substitution n’a été officiellement annoncée pour les milliers de familles, majoritairement composées de femmes, d’enfants et de personnes âgées, qui vivent dans ce vaste quartier dans des conditions inhumaines, qui se sont dégradées en cette période d’isolement face à la pandémie. du coronavirus », déclare l’OPC dans un communiqué.
Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), ont exprimé des préoccupations similaires, rappelant également qu’au cours des deux dernières années, plusieurs policiers ont été impliqués dans des massacres commis dans des bidonvilles pauvres.
En particulier, HRW a rappelé dans un communiqué le cas du massacre de La Saline en novembre 2018, dans lequel “au moins 71 personnes ont été tuées” au cours de deux jours d’affrontements armés entre gangs rivaux, auxquels auraient participé des policiers.
Depuis plusieurs années, les bandits qui dominent le Village de Dieu terrorisent l’entrée sud de Port-au-Prince et ont même coupé la route qui mène au sud-ouest du pays.
Ces dernières années, la région est devenue l’un des épicentres de l’insécurité dans la région métropolitaine de la capitale.
Depuis le début de l’année, les enlèvements ont augmenté dans la capitale haïtienne et de nombreuses victimes ont déclaré avoir été emmenées au Village de Dieu par leurs ravisseurs.
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