Le bras de fer entre les marchands occupant les trottoirs et les responsables de la mairie de Pétion-ville poursuit son chemin. Les marchands ne veulent pas laisser rater l’occasion d’exprimer leur colère face à la mesure drastique prise par le Conseil municipal de les déloger du lieu de leur gagne-pain à travers l’opération baptisée : « Lari Blanch ». Le mardi 9 mai, les marchands ont, encore une fois, gagné les rues de Pétion-ville afin de faire entendre leur voix.
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Pancartes à la main, les marchands de divers coins de la ville ont investi les rues pour exiger, particulièrement, du maire principal, Dominique Saint-Roc, de meilleurs traitements dans le cadre de cette opération qui vise à assainir la ville. « Nou Bezwen mache modèn, sispann bat nou ba nou mache pito, Biznismann devan nazarèt mande bon jan mache pou yo vann » sont, entre autres, des messages et slogans qu’on pouvait lire sur des pancartes apportées par les marchands à l’occasion de cette énième manifestation.
C’était aussi l’occasion pour les petits commerçants de questionner Dominique Saint-Roc sur les marchés en chantier, selon les promesses qui ont été faites. Aussi, exigent-ils, des explications concernant les contributions de cinq mille gourdes exigées par la Mairie de Pétion-ville aux petits marchands de la commune. Les commerçants ont dénoncé le fait que certains agents de la Mairie se comportent en bourreaux en les maltraitant au moment des opérations de déguerpissement. Concernant le cas de Gerson Anilus, l’un de leurs proches qui a été battu par les agents de la mairie de Pétion-ville, et qui est actuellement écroué au pénitencier national, les marchands exigent la libération au plus vite que possible.[]
Ces genres de situations ne sont pas nouveaux. Le pays à l’habitude faire face à ces genres de confrontations entre les commerçants qui ne veulent pas laisser les trottoirs et les responsables des mairies qui veulent récupérer les voies publiques. La mairie de Tabarre a déjà essayé. On se le rappelle, avec la brigade d’intervention dénommée Bricor, la Mairie de Delmas a fait la une des journaux dans le cadre de ses actions pour un « Delmas plus belle et plus propre ».Des commerçants manifestant dans les rues de Pétion-Ville
Tout récemment, la mairie de Port-au-Prince avait lancé une opération de ce genre, laissant un ultimatum de quelques mois aux commerçants afin qu’ils libèrent les espaces publics de la ville de Port-au-Prince. Cap-Haitien avait aussi essayé cette approche.
Les responsables des mairies n’ont jamais cessé de lancer des opérations de récupération des voies publiques, notamment dans les grandes villes du pays. Mais, ils n’ont jamais eu les résultats escomptés en raison de la situation précaire que traverse la population depuis plusieurs années. Car, selon plusieurs analystes, c’est la précarité causée par le manque d’emplois qui est à la base de cette situation. Presque toutes les couches de la société, par manque d’emploi, sont obligées de se lancer dans des activités génératrices de revenus. Le commerce informel est toujours vu par cette couche comme une alternative, un champ à exploiter, alors qu’il n’y a toujours pas d’infrastructures répondant à ces exigences.[]
À présent, les commerçants qui vendent des articles de toilette, vêtements, fruits et légumes, fournitures classiques et de bureau, chaussures, produits alimentaires, articles de toilette…, sur les trottoirs de Pétion-ville n’y sont plus. Certes, la ville respire mieux, mais personne ne sait pour combien de temps exactement
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