Par Francklyn B Geffrard,
Port-au-Prince, 25 Mars 2020, (WWW.ZONE509.COM)- Les scientifiques et les autorités sanitaires, recommandent entre autres mesures, le lavage systématique des mains pour prévenir le CONVID-19.
Pour bien se laver les mains, il faut bien sûr de l’eau et du savon, deux éléments simples et utiles auxquels tout le monde devrait avoir accès. En Haïti, l’accès à l’eau est un luxe et un combat sans fin pour la majorité de la population. Pourtant, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement fait partie des droits humains.
A peine 54.8 % de la population haïtienne ont accès à l’eau potable. Le pays affiche ainsi le plus faible taux de couverture en eau potable dans la région de la Caraïbe et de l’Amérique Latine.
En milieu rural, un haïtien sur deux doit marcher plus d’une heure (30-45 minutes) pour s’approvisionner en eau. A Belladère par exemple, commune frontalière avec la République Dominicaine, l’eau est particulièrement rare. La DINEPA (Direction Nationale d’Eau Potable et d’Assainissement), agence publique chargée d’alimenter la zone en eau potable, ne parvient toujours pas à satisfaire la demande de la population.
Ce qui ne plait pas au maire de la ville, Macliche Ledoux qui dénonce sans arrêt, le fait que sa commune ne soit pas alimentée en eau potable et qu’il soit lui-même obligé d’acheter de l’eau en détail pour ses besoins ménagers. Il s’agit, selon lui, d’une anomalie grave, au moment où les autorités politiques et sanitaires préconisent le lavage des mains comme l’un des moyens de prévention au corona virus.
En principe, la gestion de l’eau devrait être assurée par les mairies de manière à générer des ressources financières nécessaires au développement des communes.M. Ledoux se plaint notamment de ce que, selon lui, rendre l’eau accessible à tous n’est pas une priorité du pouvoir central.
La situation se révèle tout aussi difficile en milieu urbain, notamment dans les quartiers populeux où les points d’eau sont rares. La distribution de l’eau dans les robinets des contribuables, quoique payant, est un service public.
Après tout, l’eau est un bien commun auquel chaque être humain a droit.En plus du respect d’un des droits humains, rendre l’eau disponible et accessible à l’ensemble de la population haïtienne sans discrimination, est aujourd’hui une urgence nationale, notamment dans le contexte marqué par la menace d’une propagation à grande échelle du coronavirus en Haïti où plusieurs cas de contamination sont déjà recensés.
Si les conditions liées aux moyens de prévention ne sont pas satisfaites et qu’en plus les mesures de restriction ne sont pas appliquées faute de politique d’accompagnement, la lutte contre le coronavirus risque d’être des plus difficiles dans un pays où la majorité des citoyens est peu ou mal éduquée et n’a, apparemment, pas tout à fait conscience du danger de la pandémie qui emporte des vies par millier à travers le monde.
Réseau Haïtien de l’Information (RHI)/FBG/ZONE509.COM